La chirurgie de guerre
Le caractère le plus souvent multiple et grave des blessures des soldats fit considérablement évoluer la pratique chirurgicale. Elle devint une chirurgie d’urgence et s’accompagna de la mise en place d’équipes spécialisées comme par exemple en anesthésie, en radiologie ou en bactériologie.
Un nombre important de blessés présentait des lésions des mâchoires et de la face, ces dernières nécessitant un traitement à la fois chirurgical et prothétique. Les lésions de la face étaient certes rarement mortelles mais concernaient le visage, lieu d’expression de 4 sens sur 5 et siège du langage et de la personnalité de l’individu. Ces hommes défigurés, appelés également « Gueules Cassées » nécessitaient un traitement long et délicat, car plusieurs interventions étaient parfois indispensables. Le patient pouvait être ainsi hospitalisé pendant plusieurs mois, voire des années.
En raison du très grand nombre de blessés de la face et de la mâchoire pendant la guerre (500 000 sur 3 500 000 millions de blessés), la création de centres maxillo-faciaux, répondit à un besoin impérieux. Il exista non seulement une équipe mobile par armée, mais aussi des centres maxillo-faciaux dans la zone de l’intérieur. Outre les trois centres principaux de Paris, Lyon et Bordeaux créés dès 1914, des centres annexes furent ouverts dans les régions militaires. Celui de Montpellier, dirigé par le médecin principal Forgue, eut une capacité d’accueil de 200 lits.